Qu’est-ce que le pétrole non conventionnel ?
Qu’est-ce que le pétrole non conventionnel ?
Bien sûr, il n’existe pas de convention, au sens d’une convention internationale, sur le type ou l’origine du pétrole que l’on peut produire, ou pas. Conventionnel n’est que la traduction paresseuse de l’anglais « conventional », qui signifie classique.
On a donc d’un côté le pétrole classique, contenu dans une roche poreuse. Formé dans une roche-mère, le pétrole a ensuite migré jusqu’à la roche-réservoir. De là, il est relativement facile à extraire par forage. Attention : le terme de réservoir est trompeur, il ne s’agit pas d’une citerne dans laquelle le pétrole serait contenu, comme dans un lac souterrain. Une image plus exacte serait celle d’une éponge. Poreuse et perméable, la roche-réservoir contient un liquide (ou un gaz), qui peut remonter facilement à la surface, du fait de la pression exercée par les roches situées au-dessus. Voilà pourquoi le pétrole peut jaillir une fois que la roche-couvercle, « cap rock », qui le retenait a été forée.
Le pétrole non conventionnel, lui, ne jaillit jamais. Il peut être non conventionnel par la technique de forage, ou par le processus de production.
Le plus important pétrole non conventionnel est le pétrole de schiste. Il est obtenu par une technique de forage particulière, la fracturation hydraulique, « fracking ».
Le pétrole extrait par forage off-shore ultra-profond, ou dans des conditions polaires, est également parfois appelé « non conventionnel ». Mais avec les progrès des techniques de forage, la définition est mouvante. La frontière entre « conventionnel » et « non conventionnel » n’est donc pas précise. De plus, la fracturation hydraulique et d’autres techniques « non conventionnelles » sont aussi mises en œuvre pour améliorer la production de gisements « conventionnels ».
Les autres pétroles non conventionnels le sont par leur procédé de production : ils sont fabriqués. On parle de pétrole de synthèse.
Les sables bitumineux (« oil sands ») contiennent un pétrole trop lourd, pas assez liquide (voire solide), pour percoler entre les grains de sable et être foré. Le sable est alors prélevé dans une mine, souvent à ciel ouvert, et différents traitements sont mis en œuvre pour isoler le bitume, qui est ensuite transformé en pétrole.
Les schistes bitumineux (« oil shale ») sont eux aussi récoltés par exploitation minière. Les schistes bitumineux peuvent être brûlés tels quels, ou traités pour produire du pétrole par pyrolyse. Attention : (1) la roche n’est pas toujours du schiste, et (2) il ne pas faut pas le confondre avec le pétrole de schiste, « shale oil ».
D’autres pétroles de synthèse sont produits par la transformation du charbon, du gaz naturel ou de différents déchets ou résidus pétroliers.
Enfin, le biopétrole serait un pétrole non conventionnel s’il était produit industriellement. Et certains considèrent que les biocarburants sont non conventionnels. Mais il s’agit de produits raffinés, pas de pétrole brut.
Les pétroles non conventionnels ont en commun de nécessiter des traitements plus lourds que le pétrole conventionnel, ce qui entraine un coût financier et environnemental plus important.
Paradoxalement, pour soutenir les cours du pétrole, ce sont souvent les pétroles les moins chers à produire (Arabie Saoudite, en particulier) qui sont retirés du marché en premier. En effet, les pays membres de l’OPEP se soumettent à des quotas de production qui ne s’appliquent pas aux producteurs américains de pétrole de schiste.
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