L’organisation des départements Consolidation en France
Introduction
Les formateurs de FinHarmony ont souvent des consolideurs parmi les participants à leurs formations, dont beaucoup sont des participants fidèles. Ces professionnels se forment souvent, parfois plusieurs fois par an, même après avoir changé d’employeur.
À force d’échanges avec de nombreux consolideurs, il apparaît que les responsabilités du département consolidation varient d’un groupe à l’autre. Les délais de clôture, par exemple, peuvent être très variables, allant du simple au double, y compris dans des groupes cotés en bourse. Par ailleurs, les consolideurs reçoivent fréquemment des sollicitations de chasseurs de tête, au point de ne même plus y répondre pendant leurs formations.
Des échanges avec des managers de consolidation révèlent parfois une frustration liée au turnover élevé dans leurs équipes, ce qui peut les amener à remettre en question leurs propres méthodes de management.
L’objectif de l’étude était de mieux comprendre l’organisation et la structure des départements consolidation, la taille des équipes et l’ancienneté des collaborateurs. Il était également intéressant de savoir si un consolideur quittant le département recherche un nouveau poste en interne ou rejoint le service consolidation d’un autre groupe. Pour aller au-delà des impressions et s’appuyer sur des données fiables, une étude a été menée au deuxième semestre 2024. Elle a recueilli les réponses de 55 personnes, représentant 47 groupes français, dont 11 groupes du CAC 40.
Résultats de l’étude : des constats surprenants
– Des équipes restreintes, des responsabilités larges
Les équipes sont assez réduites et pourtant elles font des consolidations tous les mois et conservent des tâches qui pourraient être confiées aux filiales
80% des départements consolidation regroupent moins de 10 personnes, bien que la majorité des groupes réalise une consolidation mensuelle complète : compte de résultat, bilan, tableau des flux et annexe simplifiée.
En plus de ces tâches, les consolideurs effectuent ou supervisent d’autres missions qui pourraient être confiées aux filiales, telles que les retraitements IFRS 16, la gestion des impôts différés, le traitement des engagements sociaux, la comptabilité de couverture ou encore les écritures liées aux paiements basés sur des actions (IFRS 2). Ce phénomène semble s’expliquer par un manque de ressources ou de compétences techniques dans les filiales. Quant aux traitements récents comme l’IFRS 16 (contrats de location), il sera intéressant de suivre leur évolution et de voir si ces tâches seront progressivement déléguées aux filiales à mesure que les retraitements seront mieux connus et compris.
– Un département moins « technique » qu’il n’y paraît
Cependant, le département consolidation n’est pas aussi « technique » qu’il pourrait le sembler. Fait surprenant, il apparaît que seulement 65% des départements consolidation sont en charge de la veille technique IFRS. Pour approfondir ce sujet, une prochaine étude s’intéressera aux responsables normes des groupes, qui, de façon surprenante, ne sont pas rattachés au département consolidation.
– Un rôle élargi pour les consolideurs
Les consolideurs ne se limitent pas à la consolidation des liasses. Il était déjà connu qu’ils savaient gérer bien plus que des chiffres, nottament les informations à porter en annexe, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives. L’étude révèle que dans plus de 60% des groupes, les consolideurs intègrent également les données de gestion, et 30% des départements consolidation prennent en charge les données RSE et/ou fiscales, comme le CbCR : (Country by Country Reporting).
Il sera intéressant de suivre, dans les prochaines années, si l’implication des départements consolidation dans les reportings environnementaux va croître avec l’application des ESRS, et de voir si le Pilier 2 entraînera une montée en puissance du reporting fiscal.
Cet élargissement des responsabilités aura sans doute un impact sur l’organisation et les effectifs des départements.
– La fidélité des consolideurs
Contrairement à un préjugé largement répandu selon lequel les consolideurs changent d’employeur avant 3 ans, l’étude montre que l’ancienneté des équipes de consolidation se situe entre 5 et 10 ans dans plus de 45% des groupes.
Les consolideurs restent donc bien plus longtemps qu’on ne le pensait au sein du département consolidation. Mais, leur fidélité est plus marquée envers leur département de consolidation qu’envers l’entreprise elle-même. En effet, à peine plus de 40% d’entre eux choisissent un autre poste au sein du même groupe lorsqu’ils quittent le département consolidation.
Si vous voulez en savoir davantage, vous pouvez télécharger le rapport de l’étude ici.
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